Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

oudipo

13 juin 2007

Un rêve de rêve

Il y a des nuits comme ça, on aimerait pouvoir filmer ses rêves et les projeter sur grand écran, se les repasser en boucle...

Cette nuit était de celles-là.

J'étais dans un champ fleuri, il faisait bon. Je marchais aux côtés d'un cheval paisible et superbe (robe marron) que montait une petite fille. Pas de rênes, pas de selle ni d'éperons. Je prenais des photos de la jeune cavalière et sa monture, quand un papillon s'est posé doucement entre les naseaux du cheval. Il y est resté pendant un long moment. Fin du rêve.

Je ne veux pas gâcher la beauté de ce rêve en essayant de le disséquer.

C'était mignon et ça me suffit.

Publicité
Publicité
10 juin 2007

Sur le pas de la porte

La photo de groupe est minuscule. Tout juste 5,5 x 5,5 cm.

Il y a quelques visages familiers. Tout le monde est endimanché. Au centre, une femme en robe blanche et capeline au bras d'un homme en costume. A leur droite, une dame brune que je n'ai connue qu'avec les cheveux gris, un homme brun que j'ai connu quasi-chauve. A leur gauche, un homme que je n'ai connu qu'en photo, une femme encore jeune que j'ai connue plus fatiguée.

Les autres visages me sont inconnus. Derrière le groupe, une grande porte ouverte, une façade de pierre. Une union venait d'être scellée. Je n'y ai pas assisté.

Je suis venue au monde quelques années après que cette photo ait été prise.

10 juin 2007

Le galet et la mauvaise nouvelle

C'était un galet perdu sur le bitume. Assez petit, tout juste 2 cm de diamètre.

J'attendais quelqu'un, je tournais en rond quand ma semelle a rencontré ce caillou anodin.

Les minutes passaient, je commençais à m'habituer à sa "présence". J'ai fini par le prendre dans creux de la main pour en inspecter les moindres aspérités. Quand la personne que j'attendais est enfin arrivée, j'ai glissé ce caillou dans la poche de mon manteau. La personne et moi avons eu une conversation pendant laquelle je n'ai pas lâché le galet.

Elle venait de s'entretenir avec un médecin du service de cancérologie, il fallait que nous nous préparions à voir quelqu'un partir. C'était imminent.

Se préparer...

J'étais assommée. Perdue, comme le galet.

Malgré lui, il avait été le témoin de l'annonce de cette mauvaise nouvelle. A mes yeux, il en est devenu le symbole : le galet du moment où j'ai appris que cela arriverait. Et cela est arrivé.

C'était il y a six ans. Depuis, il ne m'a pas quitté. J'ai compris que le travail de deuil avait été accompli quand j'ai pu le  reprendre dans le creux de la main sans que les larmes ne reviennent. 

16 mai 2007

Retour aux sources

Il y a encore quelques années, il m'était inconcevable de plonger dans les bras de Morphée sans m'être adonnée à un petit rituel : peu importe les circonstances, que la journée ait été riche ou avare en événements, je m'installais à mon PC pour y rédiger une page de texte. Une page ou cinq, fiction ou journal de bord, peu importait. L'essentiel était d'écrire.

L'écriture était naturelle et quotidienne. Idem pour la lecture. 

Le temps a passé, je me suis détournée d'un cursus purement littéraire pour entamer des études orientées vers le marketing et l'économie. Sans que je ne m'en aperçoive, l'écrit a lentement disparu de mon quotidien. Pas totalement, bien sûr. Il a simplement été cantonné au strict nécessaire : les devoirs, les mémoires, les lettres de motivation.

Je ne l'ai réalisé que très récemment.

Premier symptôme : j'avais pris un retard considérable dans ma correspondance personnelle (environ un an... oui, j'ai honte).

Deuxième symptôme : je n'arrivais plus à me souvenir de la dernière fois où j'avais ressenti la satisfaction d'arriver à la dernière page d'un roman. Attendez... Si, il y en a eu un, il y a deux mois. Mais c'était le premier depuis un bon bout de temps et de dernier en date, à l'heure qu'il est.

Je pensais que ça ne m'arriverait jamais. J'avais perdu le goût de l'écriture et de la lecture. 

Ce soir je tente un timide et maladroit retour au clavier, en espérant renouer durablement avec les mots.   

"Je déclare ce blog ouvert."

Publicité
Publicité
oudipo
Publicité
Publicité