Il y a encore quelques années, il m'était inconcevable de plonger dans les bras de Morphée sans m'être adonnée à un petit rituel : peu importe les circonstances, que la journée ait été riche ou avare en événements, je m'installais à mon PC pour y rédiger une page de texte. Une page ou cinq, fiction ou journal de bord, peu importait. L'essentiel était d'écrire.
L'écriture était naturelle et quotidienne. Idem pour la lecture.
Le temps a passé, je me suis détournée d'un cursus purement littéraire pour entamer des études orientées vers le marketing et l'économie. Sans que je ne m'en aperçoive, l'écrit a lentement disparu de mon quotidien. Pas totalement, bien sûr. Il a simplement été cantonné au strict nécessaire : les devoirs, les mémoires, les lettres de motivation.
Je ne l'ai réalisé que très récemment.
Premier symptôme : j'avais pris un retard considérable dans ma correspondance personnelle (environ un an... oui, j'ai honte).
Deuxième symptôme : je n'arrivais plus à me souvenir de la dernière fois où j'avais ressenti la satisfaction d'arriver à la dernière page d'un roman. Attendez... Si, il y en a eu un, il y a deux mois. Mais c'était le premier depuis un bon bout de temps et de dernier en date, à l'heure qu'il est.
Je pensais que ça ne m'arriverait jamais. J'avais perdu le goût de l'écriture et de la lecture.
Ce soir je tente un timide et maladroit retour au clavier, en espérant renouer durablement avec les mots.
"Je déclare ce blog ouvert."